Quelques uns de mes poèmes...
CRI D'AMOUR
La Nuit, dans sa torpeur, me porte vers l'Éther,
Et je traîne en secret les langueurs de mon ombre...
Mon amour irradie, et ma tristesse sombre
En un soupir perdu dans ce vaste Univers !
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
Alphonse Osbert, La nymphe endormie, 1905.
Photo : source_Wikimedia.
INTIMITÉ VESPÉRALE
Je me souviens d'un soir où régnait le Silence...
Un grand jour se mourait de toute sa splendeur,
Et la Lune, aux rayons d'une clarté intense,
Se mirait en nos yeux, sondant leur profondeur...
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
Peder Severin Krøyer,
Summer evening at the South beach, Skagen (study), 1893.
Photo : source_Wikimedia.
LA PORTE...
La porte est ouverte, je crois...
Mais mon corps n'a même plus la force d'avancer,
De traîner ses pas,
Et vers quel hypothétique bonheur !
Tant de fois leurré, fourvoyé, désabusé...
Il a jeter son veto d'impuissance
Sur mes sens, ma volonté,
Ma ferveur et ma foi...
Pourquoi devrait-on se traîner encore, et toujours,
Quand il n'y a rien à gagner -
Pas même la paix de l'âme !?
Autrefois, j'ai cru que derrière cette porte
Une femme m'attendait...
La porte est ouverte, je crois...
Mais je ne la pousserai même pas.
© 2020, Dominique THUSSIER.
Photo : D. Thussier.
LES TRACÉS DU DESTIN
Mon silence est obtus,
Ma tendance innée déniée,
Car l'aile frivole de l'Amour
N'évente plus ma conscience.
Mon miroir est la Nuit,
Ma tristesse alanguie languit
Après toute certitude...
Mais la Foi défunte,
Comment pourrait-elle renaître ?
Je laisse aller ma vie,
Ma route se dérouler...
Je parcours tous mes chemins,
Je gravis toutes mes marches -
Prédestinés.
Puisqu'on ne crée rien,
Qu'on insuffle seulement
Un peu de conscience
En tout acte, pensée, silence -
Si temporairement latents...
Je joue une vérité
Quadrillée
Par tous les aléas de mon propre Destin :
Je joue mon rôle -
Je ne suis qu'un rôle.
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.
Photo : D. Thussier.
LE CHANT DU PRINTEMPS (suite)
I I
Trop faible de t'aimer
Pour chanter plus fort que ma joie
De croire
Au Ciel que tu as su m'entr'ouvrir...
Il fait jour, soleil, vie,
Et ma solitude s'étire -
À peine sortie des bras
Du sommeil de l'anéanti :
Mes mains regardent,
Mes yeux caressent,
Je suis à l'écoute de ton parfum,
Je respire ta lumière,
Je bois tes longs silences...
J'écris ces quelques lignes,
Et transcendé(e),
J'irradie le miracle de ton âme
Faite mienne.
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.
Photo : source_Wikimedia.
Guillaume Seignac, Virginité.
LE CHANT DU PRINTEMPS (suite)
I
Bleu,
Comme ton âme éprise
De tout ce qui peut ravir l'âme...
Je prends tout mon temps,
Loin de toi - puisque tu es là,
En ma demeure :
Reine établie d'un regard,
D'un sourire esquissé,
Depuis que j'ai su...
Je suis à présent part de toi !
Dévoué(e) de toute abnégation,
Amoureuse et silencieuse...
Comme jamais aucun miracle ne le rendit possible
Avant toi...
Car tu m'as ravi(e) aux ténèbres de l'égoïsme,
Tu as su transcender le peu d'Amour
Qui pleurait encore en moi,
Tu m'as élevé(e) vers un Ciel
Bleu,
Comme ton âme éprise
De tout ce qui peut ravir l'âme.
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.
Photo : source_Wikimedia.
Alphonse Mucha, Documents décoratifs, 1901.
LE CHANT DU PRINTEMPS
Il y a le bleu d'un Ciel qu'on avait oublié,
Et une vigueur nouvelle qui s'éveille
Du plus profond de notre être.
Toute la Nature sourit par son éveil même !
Je sens les arbres prêts à s'élancer vers l'Azur,
De toute la virilité de leur bras tendus,
Qui, de patience immémoriale,
Croissent toujours en quête de l'étreinte suprême.
Les oiseaux ont rythmé l'air de leurs chants,
Soubresauts vocaux... Pétillements,
Effervescences de Vie...
Des ébats à tire-d'aile,
Danses, sifflements,
Cris d'euphorie...
Ah ! La divine expression d'une Nature en bien-être !
Les bourgeons ne tarderont pas à saluer,
De leurs éclats,
L'Aube qui réchauffe leur naissance.
Enfin, les fleurs pointeront
Leurs petites têtes multicolores :
Il y aura du Blanc, de l'Or,
Une verdure toute ravivée,
Pour célébrer le Ciel, l'Onde ineffable...
En fait, l'azur de notre Ciel,
Et celui de tes yeux.
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 2019, Dominique THUSSIER.
Photo : D. Thussier.
JE VOYAIS... MAIS VOUS...
Que m'apparaissez-vous au coucher de mon coeur !
Lorsque je vois mourir l'été, jour après jour...
Et comblée de grisaille, en l'austère séjour,
Dédaigne, oublie, coudoie un amour de rancoeur...
J'entendais s'élever chaque nuit le grand choeur
Des âmes mortes, ou mourantes... en retour...
Parfois même voyais quelque étoile alentour
Éclairer ce néant d'un rai à contre-coeur !
Tout m'était devenu rien, mais d'un rien qui est.
Qu'on ne peut ne pas voir !... Qui demeure quiet ?
Mais le Bonheur ! Oui, cette insulte à l'âme en peine...
Il fait froid, et ce soir, sous le plus beau couchant,
Je me prends à rêver de Vous, l'âme sereine...
Puis je crois... Et je meurs d'écrire un nouveau chant...
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
Photo : source_Wikimedia.
Claude Monet, Soleil couchant sur la Seine.
DÉTRESSE
Un pavillon en berne... Et ce soir, le canal
Sera noir de mon sang versé pour toi... Tendresse !!!
Aime-moi simplement, à longs rêves... Caresse
Mes mots de tes regards, de ton coeur pas banal...
Ultime, je te sais en ma vie... Hivernal,
Le Désir - en ce monde égoïste - me presse
D'accomplir un Miracle - et ce serait ivresse ! :
Me retrouver soudain, tienne, pour le final...
La foule applaudirait, nous ferions des sourires...
Je serais Femme en toi, par toi, pour toi... Délires,
Larmes, rires, baisers à pleuvoir sur ton corps !
Je vous aime - en pleurant, tout près de ma bouteille...
Mon vin se fait chagrin, bouleverse l'accord
De notre Amour de soeurs... Mais pourquoi tout s'éveille ?!!!
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
Photo : source_Wikimedia.
Il Canaletto. Grand Canal, looking from Palazzo Balbi.
FIDÈLE
Fidèle à votre souvenir,
À notre tendresse à venir,
Je ne veux croire votre absence...
Venez briser ce long silence,
J'aimerais vous entretenir...
Le Temps prétend nous désunir ?
Ah ! Puissiez-vous me soutenir...
Je vous suis de toute évidence,
Fidèle...
Je n'ai cessé d'entretenir
L'espoir de vous appartenir,
Depuis le jour de ma naissance...
Je vous dédie dans ma constance,
Ce rondeau, pour me définir :
Fidèle !
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
Photo : D. Thussier.
Vézelay.
JE VOUDRAIS PLEURER...
J'aimerais verser des larmes
Près de ton Amour,
Loin de ma tristesse...
Le Jour n'est plus qu'un jour,
Et la Nuit ne ramène plus
Nos caresses, soeurs de la Mort...
Mon coeur bat chagrin
Ou bien sans penser -
Sans pleurer...
Quand je voudrais verser des larmes !
Embellies par la pudeur,
Magnifiées dans mes extases...
Ô Soeur unique...
La pluie pleure pour moi -
Quand mon coeur est à sec...
Mais la fièvre n'y est pas.
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.
Photo : Wikimedia.
Alphonse Osbert, Le calme d'eau.
DÉPRESSIF PRÉSENT
Autour de moi
Ces objets sont
Comme je suis :
Vides de vie...
Latente intelligence,
Timorée, montre-toi !
Le monde bruit,
Le jour me voit,
En j'en oublie mon sens...
Le soir me vêt d'un flou silence...
Mais la couleur d'un mot,
Mais le parfum d'un vers...
Oui ! Et ces mondes nés de l'encre !
Écriture,
Manifeste-moi dans ton geste.
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.
(Photo : Wikimedia.
Gabriel Metsu, Jeune homme écrivant une lettre.)
SPLEEN
Mon coeur est tombé dans un puits de tristesse...
Le chagrin du Jour n'a pu m'en consoler.
La Lune sourit comme une pauvre altesse,
Dans un ciel heureux, tardant à s'envoler...
Priant sous son astre, un poète agonise...
De sombres pensées s'exhalent chaque soir.
Pleurant à la Nuit sa douleur incomprise,
Il agite en vain ses mots dans l'encensoir !
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
Photo : Wikimedia.
Alphonse Osbert, Inspiration, 1927.
FEMME
Le satin laiteux de ton corps
S'offre à mes regards avides...
En moi, tout a faim de découvertes !
Mes lèvres s'entr'ouvrent,
Mes doigts tremblent,
Mes regards mouillés s'attachent
À tes paupières bleutées -
Closes de désir...
Je n'ai jamais vu de corps qu'en rêve !
Ta nudité, aux formes gracieuses,
Cette pâleur qui te rend presque irréelle,
Me font te croire
Improbable :
Jamais tant de Beauté ne se fit
Jour dans ma vie...
Je te contemple -
Tel un mirage dans le lointain...
Je reconnais pourtant,
Le souffle du Désir
S'échapper de tes lèvres entr'ouvertes...
J'entends le sublime appel -
Impérieux -
D'un murmure exalté...
Mais que peut mon désir ?
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.
Photo : Wikimedia.
Zsigmond Vajda, The Muse.