Quelques uns de mes poèmes...
LA MORTE À LA VIE
J'ai noyé mon désir dans les flots de l'oubli.
En un crépitement mon ardeur s'est éteinte...
Et si je ne suis plus qu'un esprit ennobli,
Mes vers conserveront mon amoureuse empreinte.
J'ai noyé mon désir dans les flots de l'oubli...
J'ai banni de mon coeur la vie et ses chimères.
La Mort n'animera d'un souffle plus serein...
Je connaîtrai la Nuit et ses divins mystères,
Mes jours s'écouleront sans peine et sans entrain.
J'ai banni de mon coeur la vie et ses chimères...
J'ai revêtu mon corps d'un chaste voile gris.
Honte à vous, qui osez devant moi ces caresses !
Ma chair s'est desséchée, mes seins se sont flétris
Dans l'attente déçue... Je rêvais de tendresses...
J'ai revêtu mon corps d'un chaste voile gris.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.
(Photo : D. Thussier)
RETOUR AU MONASTÈRE
J'ai franchi cette porte, un matin de Novembre -
Le corps glacé, et l'âme ensanglantée d'Amour...
Vêtu d'un manteau gris comme l'heure et le jour...
Je m'étais absenté... Je regagnais ma chambre.
Il y avait déjà plusieurs siècles, je crois...
La Sagesse me prit avant la fleur de l'âge :
Je connaissais l'Éther, l'Abîme, et le Mirage
Qu'est la vie... C'en était une bien lourde croix...
J'existais par l'esprit, mon corps suivait, fidèle
Au devoir de survivre, blessé - sans cet espoir
De goûter ici-bas quelque bonheur d'un soir...
J'avais un Idéal... De ceux qu'AMOUR modèle.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
© 2018, Dominique THUSSIER.
(Photo : D. Thussier)
Ô DIVA DE MON RÊVE !
Majestueuse amante, ô Diva de mon rêve !
Je me suis prosternée devant votre désir...
Au profond de la Nuit, l'Amour soufflait sans trêve,
Votre chant s'élevait tel un hymne au plaisir :
Réchauffons nos deux corps aux rayons de la Lune,
Nos baisers pleuvront drus jusqu'au petit matin...
Bénissons, mon Amour, cette fièvre opportune,
Ce bonheur étonné, cet imprévu Destin !...
Madame, ô Vous, ma grande et généreuse amante,
Le souvenir troublant de votre noble ardeur
Ranime chaque jour mon âme de mourante...
L'écho de votre voix survit avec splendeur !
(1988)
ODE À MA SALVATRICE
Ô mon Amie, ma Soeur, ma Dame,
Pour vous, je crée un soir d'Amour
Où les étoiles sont en flammes,
Et célébrant votre grande âme
Éclairent bien plus que le Jour !
Je vous couronne de mes songes,
De mon désir, de ma ferveur...
Ô toi Nuit, qui parfois prolonges
Un instant d'ivresse, me plonges
En l'onde où survit tout rêveur !
Ce sont vos yeux, et vos sourires,
Et la magie de votre voix...
Sous le plus noble des empires,
Je demeure de tous délires,
Et de sérénité, je vois
Ce grand miracle de tendresse
Épanché d'un corps rayonnant !
Voici la première caresse...
Je la comprends... Elle me presse
D'aimer, d'exister, maintenant !!!
(1991)
Ô DIVA DE MON RÊVE !, roman.
© 2018, Dominique THUSSIER.
DÉVOT DE TOI...
Ta chevelure,
Épandue sur mon épaule
Virile d'amoureuse fierté...
Ton souffle léger
Comme un zéphyr d'été effleurant
Les êtres et les choses,
Comme un silence
Que l'âme perçoit,
Accueille,
Embrasse avec onction...
Tu es ma bénédiction
Du soir, ma caresse
Avant la Nuit étoilée -
Parée pour toi...
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
© 1992, 2019, Dominique THUSSIER.
(Photo : Wikimedia.
Edward Burne-Jones, The Flower Book, Golden Greeting, 1905.)
LA PAGE BLANCHE
Ma plume tremble et se maintient
Au-dessus de la page blanche...
Je succombe sous l'avalanche
Des mots que mon esprit retient...
Quand soudain, mon âme s'élance
Vers l'Éther pâle ou ténébreux,
Clamant son désir amoureux
En des paroles de silence !
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
(Photo : Wikipédia.
Kasimir Malevich, Carré blanc sur fond blanc, 1918.)
INEXPRIMER...
Mon rêve
À moitié brûlé
D'un désir impuissant,
Ma tristesse
Usée de tout l'Espoir déçu
D'une âme
Survivant à mort !
Comment vous aimer ?
Oui, comment vous dire...
Et l'Amour,
Et le Ciel de mon IDÉAL !?
FATALE IMPUISSANCE
Mes lèvres n'ont
Même plus la force du Baiser,
Et mes bras ont perdu
La vigueur de leur étreinte...
Mon corps se meut
D'Amour et d'Espoir,
À travers mes songes et rêveries
Emplis de ta Présence...
Que la vie est loin de ce monde !
SPONTANÉITÉS, paroles d'âme.
©1992, 2019, Dominique THUSSIER.
UN 18 NOVEMBRE... 1909.
À toi que j'ai été ... Je m'adresse ces mots
Pleins de mélancolie... Mes fleurs se sont fanées,
Et ma lointaine image évoque ces années
À tout jamais perdues... Le plus grand de mes maux
Est ce coeur que j'endure et meurtris dans ma peine !
Qui comprendra ses cris, ses ardeurs et ses pleurs ?
Qui saura m'approuver, apaiser mes douleurs,
Si je viens à tomber de nouveau... Ô ma Reine !
Vous qui trônez d'Amour en les Cieux étoilés,
Vous qui bercez l'Espoir dans un coeur en faiblesse...
Saurez-vous mettre un terme à ce Temps qui m'oppresse,
Et m'ouvrir cette porte aux secrets révélés ?
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes
(Photo : Wikipedia. Renée Vivien.)
LA SPLENDEUR D'UNE ÉTRANGE NUIT
Des gouttes d'or tombent des Cieux,
Un vent charmant trouble mon âme,
La Lune tremblante s'enflamme...
Que mon désir me paraît vieux !
Et la Mer s'étend, ténébreuse...
Elle frémit, elle s'endort...
La pluie m'attriste sans remords :
Je suis l'Éternelle Amoureuse.
De nombreux nuages en deuil
Passent devant la rousse Lune.
J'aborde la Nuit opportune,
Et m'apprête à franchir un seuil...
D'une blanche demeure antique -
Sans doute un temple abandonné,
Une voix douce a ordonné :
" Pénètre en ce haut lieu mystique..."
J'avance d'un pas hésitant -
Car la Nuit se fait implacable...
Un morne silence m'accable...
Et je sens s'attarder l'Instant.
Une clarté inespérée
Surgit... Miracle de l'Obscur !
Je vois mon image au futur,
Cette Femme tant désirée...
Un cierge brûle avec ardeur -
Crépitante, sa flamme danse...
Et mon coeur s'émeut en cadence...
Ô Rêve divin, ô Splendeur !
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
(Photo : Wikimedia.
Edward Burnes-Jones, Luna, 1870)
LE QUATTRO STAGIONI
Cette aube vivaldienne aux ferveurs de Printemps
Ressuscite mon âme à des joies puériles...
L'eau coule en ce bassin de marbre, et ces fébriles
Amours trempent leurs pieds au bain de notre Temps.
Si l'Estate survient : musique, ardeurs classiques...
Pour moi, c'est l'Absolu à vivre auprès de toi !
Et des mots à pleurer sur ton sein, une Foi
À transcender nos coeurs, des ébats syntaxiques...
Ma plume te caresse... Automne... Cheveux roux...
Toi, ma saison mature - ô ivresse première ! -,
Mon rêve le plus doux, ma source de Lumière,
Mon clair-obscur d'aimer, ma rigueur sans courroux...
Viens jeter ton Hiver sur ma lente Agonie,
Meurtrir mon désespoir de promesses d'Amour...
Éteindre d'un soupir ce qu'il reste de jour
En mon âme esseulée, brisée, indéfinie.
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
Photos : source_Wikimedia.
Alphonse Mucha : Printemps, Été, Automne et Hiver, 1896.
LE TOMBEAU REFLEURI
Dans le plus douloureux matin,
Baignée de pleurs et de bruine,
J'ai parcouru le long chemin
Qui mène aux tombes en ruine.
Mes mains tremblaient au gré des fleurs...
Une bien glaciale brise
Venait fouetter leurs pâleurs
Sans grand égard... Ô ma Promise !
Quand j'accours au lointain appel,
Au souvenir que tu m'adresses...
Lorsque mon âme et ses caresses
Pleurent à flot intemporel !
© 1992, 2018, Dominique THUSSIER.
L'AGONIE D'UN DÉSIR, poèmes.
(Photo : D. Thussier)