Dominique THUSSIER (Le blog)

Dominique THUSSIER (Le blog)

Menu

Spiritualité, et autres thèmes...

25 Mar 2020

DE CE QUE DEVRAIT ÊTRE TOUTE OEUVRE D'ART RELIGIEUSE


L'oeuvre d'art religieuse ne s'adresse pas au "croyant", tel que la plupart entendent communément ce mot. Elle s'adresse bien plutôt aux croyants en l'âme, en l'existence de l'âme ! S'il est un mot que je n'ai cessé d'employer toute ma vie, ce n'est pas le mot "amour" - un mot bien vain, à mon gré, dont le sens a été plus que galvaudé jusqu'à nos jours -, mais bien le mot "âme" ! Un mot presque magique. Un mot clef, qui, lorsqu'il est prononcé avec foi, ferveur, désespoir aussi quelquefois, mais surtout humilité, peut alors nous ouvrir, et ce, à tout instant - pas selon notre volonté, mais bien selon celle de cet indicible qui est au-dessus de soi - à ce monde, à ce plan astral plus ou moins lumineux selon notre état d'âme du moment, et en lequel tous les véritables artistes viennent puiser. Quant aux grands mystiques, ils accéderont  plus volontiers aux plans mental et divin.Tout artiste est un médium - pour le meilleur et/ou pour le pire... Mais nécessairement, pour exprimer le meilleur, il faut être passé par la descente aux enfers... de l'âme, afin de pouvoir ramener quelques parcelles de son trésor entrevu, à la lumière ! Ainsi, toute oeuvre d'art - qu'elle soit musicale, poétique, littéraire, picturale, etc... dans la mesure où son créateur ne perd pas de vue cette essence divine qu'est l'âme, et en l'occurrence je parle ici précisement de peinture dans l'art religieux -, n'a véritablement un sens, une utilité, une nécessité que lorsqu'elle s'est faite pure réceptacle de cette énergie puisée en le divin en soi, mais surtout au-dessus de soi, et ce, afin que tous les "croyants" en l'existence de l'Âme puisse venir s'y recueillir, s'y purifier, s'y régénérer... Et cela, simplement en vertu d'un très humble acte de contemplation. Alors, contemplons !


© 2020, Dominique THUSSIER.


Photo : source_Wikimedia.

Fra Angelico, L'Annonciation de San Giovanni Valdarno.




7 Mar 2020

UNE CONFESSION


Retrouver l'esprit de dévotion, de solitude, de recueillement...

Je me confesse : je ne crois plus depuis bien longtemps en l'amour ! La plupart de mes poèmes ont été écrits au temps de la naïveté de ma jeunesse. Platonique, j'ai aimé, certes, très haut, très fort... mais toujours à sens unique. Aussi, en publiant ou mettant au propre toutes mes oeuvres, outre le fait que cela réveille en moi un indescriptible déchirement identitaire, une véritable souffrance de l'âme, je ne peux m'empêcher de penser, au final, que l'amour, la vie, ma vie, n'auront été en fait pour moi qu'une vaste supercherie - car n'en est-ce pas une que de vouloir s'obstiner à dépeindre une passion, un bonheur, un soleil... là où il n'y en a jamais eu ?

À force de s'épancher en vain un coeur finit par se déssécher. Quelle étrange expérience que de ne plus éprouver le moindre sentiment... Moi qui ne vivais que par et pour le sentiment, je n'ai plus de sentiments ! Une sorte d'épreuve pour un poète... Ou qui sait, une rédemption peut-être ?


Photo : D. Thussier.




21 Jan 2020

Domenico Zampieri, La jeune fille et la Licorne (Wikimedia)

Domenico Zampieri, La jeune fille et la Licorne (Wikimedia)

POURQUOI LA LICORNE ?


Il peut tout d'abord sembler étrange que la communauté LGBTQ+ se soit appropriée depuis peu la Licorne comme emblème. Cette fameuse Licorne de la mythologie, à la fois mâle et femelle, et aux multiples aspects : initiatique, ésotérique, spirituel, alchimique... Traditionnellement associée à la Vierge Marie au travers des nombreuses représentations de la Dame ou Jeune Fille à la Licorne, elle est à la fois symbole du Christ, de la pureté, de l'Androgyne, de la pierre philosophale, de la quête du Graal en soi... Ce Graal qui serait, entre autre, l'accomplissement de ce sentiment d'unité en notre être - la réconciliation, l'harmonisation du masculin et du féminin intérieurs - afin de parvenir à le refléter, le rayonner dans la plénitude de notre vie... Bref, réaliser au final notre être androgyne ! Un Idéal certes... Car nous n'en sommes qu'au tout début de cette prise de conscience planétaire, laquelle ne peut se faire sans souffrance - puisqu'il faut tout d'abord passer par la conscientisation de notre propre dualité intérieure, la comprendre, l'accepter, pour convenir au final que ces deux énergies primordiales qui nous animent ne peuvent en aucun cas être reniées... Mais alors, et la non-binarité de genre, me direz-vous !? Je pense qu'il y a eu l'humain binaire, qu'avec lui coexistera l'humain non-binaire, puis dans des temps plus lointains - certains ésotéristes, notamment Rudolf Steiner, parlent de quelques millénaires ! -, l'Humanité sera tout bonnement parvenue au stade de l'Androgyne. À méditer...



Pour en savoir plus sur la Licorne :

www.faidutti.com/unicorn/unicorn.htm

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/La_Dame_à_la_licorne




22 Jul 2019

NOLI ME TANGERE...


On ne compte plus le nombre de représentations picturales de cette scène on ne peut plus marquante de la résurrection de Jésus, lorsque Marie de Magdala au sortir du tombeau vide, venant soudain à le reconnaître sous les traits d'un jardinier, alors qu'elle se désespérait de la disparition du Très Saint Corps et se confiait auprès de ce dernier, instinctivement tend alors la main pour le toucher, mais se voit aussitôt rabrouée par cette parole empreinte d'une rudesse certaine : " Ne me touche pas ! ". Jésus tente néanmoins de  justifier sa prise de distance par cette explication pour le moins singulière : " Car je dois tout d'abord monter vers mon Père ". 

Dans cette scène, on voit généralement un tombeau dont l'entrée, la porte est grande ouverte, la pierre entièrement roulée sur le côté... Également - dans la présente peinture de Fra Angelico - les mains des deux protagonistes tendues l'une vers l'autre malgré la distance maintenue, et donnant l'impression de l'échange d'une vague énergétique : un courant ascendant - Marie-Madeleine tendant vers son Bien-Aimé - et descendant - Jésus repoussant cet afflux inopportun. Dans d'autres représentations, Marie-Madeleine avance ses deux mains, et le vase aux parfums - ou le saint Graal ? - se tient posé juste au-dessous. Ainsi un point mystérieux à mi-parcours de cette interaction, un espace invisible, semble se trouver investi d'une puissance incommensurable : un point où tout ce concentre, tout ce recentre ? Ne serait-ce pas l'Instant Présent, ce lieu insaisissable qui procéde de la Divinité, de la Source Mère, et en lequel le divin en chacun de nous peut se rassembler, se réintégrer lorsque le sentiment de division en soi se trouve momentanément aboli ?

Ainsi, après la réaction pour le moins abrupte de Jésus, Marie-Madeleine nous donnerait-elle une clef : ne pas chercher à se saisir à tout prix de l'amour ou de l'être aimé lorsqu'ils sont reconnus (ou ne pas trop tendre vers un objet ou un événement désirés, sous peine de les voir se dissiper ou de les rendre inatteignables...),  et dans le cas contraire, l'amour n'est peut-être pas ce sentiment tendant vers l'autre, que depuis toujours semblent nous avoir faussement enseigné les morales de tous acabits prêchées en ce bas-monde, mais bien ce point d'unité ou de fusion en notre être où nous comprenons enfin que le plus important, et ce, dans l'éternité - car ne sommes-nous pas tous nés doubles ? - est d'écouter, considérer, réconcilier, pour les guérir, le masculin et le féminin qui constituent notre âme ?  L'Amour ne serait donc pas un sentiment "émotionnel", perturbateur, mais bien plutôt un état d'âme serein au coeur du Soi, et qui logerait dans ce chakra du coeur, enfin rouvert, rayonnant ?

La sortie du tombeau ne pourrait-elle alors symboliser la possibilité offerte à tout un chacun de pouvoir sortir, quitter la matrice - cette dimension mensongère et illusoire, en laquelle la plupart des aspects de notre vie quotidienne sont réglés, planifiés par les maîtres de ce monde, et nous y maintiennent prisonniers, depuis notre naissance ? Lazare/Jean n'en était-il pas lui-même déjà sorti - quoique encore non délivré de ses bandelettes - en vertu d'une initiation enseignée par son Maître Bien-Aimé, quelque temps auparavant ?

Quitter la matrice, "ascensionner", expérimenter les changements de paradigmes, afin d'être peu à peu délivrés de toutes nos limitations, délimitations, définitions, programmations... Tout comme être nés homme ou femme, n'est pas se sentir homme ou femme, mais bien souvent un peu les deux, voire ni l'un ni l'autre - c'est-à-dire,  juste une âme.... En définitive, ne serait-ce pas enfin ressusciter à l'Être véritable, entier, double, que nous sommes ?!


 © 2019, Dominique THUSSIER.

 

                  

(Photo : Wikimedia.

Fra Angelico, Noli me tangere.)




X